Paris, Boulevard Haussmann, novembre 2020
Capture d’un “déplacement dérogatoire” qui m’a exceptionnellement permis d’élargir le périmètre des sorties quotidiennes, cette image sortait d’emblée d’un autre monde. Cause d’une halte imprévue dans un parcours aux pas comptés et par trop utilitaire, elle dispose élégamment les éléments d’une histoire, à consommer sur place ou à emporter. Sur place, j’y ai vu la marque d’un passage entre l’automne et l’hiver: la feuille dorée s’obstine à opposer l’intensité de sa lumière organique à celle factice des décorations de Noël qui ont envahi l’arbre dont elle vient de se détacher.
Plus tard, j’y ai admiré sa volonté de défier la gravitation; le point terminus de sa chute est le reflet de son point de départ. En atterrissant sur le double imagé de l’arbre, c’est comme si elle y était encore, peut-être plus vivante, plus soi-même qu’avant.
En regardant de plus près, l’ensemble (la flaque et ses accessoires) semblent décrire les contours d’un portrait miniature, une broche qui, dans ce haut lieu de l’urbanisme haussmanien, a l’air on ne peut plus XIXe siècle. Décidément, ce n’est pas parce que l’on a la courte vie d’une feuille que l’on ne peut atterrir dans une poche secrète de l’histoire.

J’aime bien cette photo. L’esprit d’automne!
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Une flaque, un lac,
Un océan.
Un reste de Missouri.
Une feuille de platane
Se déhanche.
Ceinture de bananes.
Paris c’est la danse,
Qu’elle dit,
Et j’aime la danse.
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Vous êtes vraiment imprévisible! Frayer un chemin entre l’humble “poche secrète de l’histoire” de ma publication et l’exceptionnelle panthéonisation de cette semaine… voilà qui requiert une imagination de grand choré-graphe.
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