“Biarritz, 1938” [printemps? automne?]
L’identité de la jeune femme me reste inconnue. Mais avoir à sa disposition une série de portraits, ça permet de recomposer ne serait-ce qu’une illusion de continuité temporelle entre les instants photographiques, et de voir par-delà l’image.
Un testament autophotographe
À mes très chers arrière-petits-enfants,
Dans quelques quatre-vingts ans,
Je lègue avec ces clichés
La sérénité de comprendre
Que vous n’avez rien inventé à la vanité.
Voyez comment cela
Fait déjà très longtemps
Que l’on se prend en selfies nonchalants,
L’amour-propre à peine voilé derrière un regard de côté.
Luce P.
Biarritz, 1938.
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Je crois qu’elle lègue bien plus qu’une leçon de morale; mais peut-être est-ce que parce que je ne suis pas légataire que mon regard n’est pas le résultat d’un impératif, et c’est parce que je suis même très éloignée de cette descendance qui aura décidé de se débarrasser de l’excès de mémoire que je suis simplement reconnaissante de pouvoir retrouver un peu, par ce jeu de superposition des images, la personne derrière la photo.
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Je reconnais que n’ai pas trouvé les moyens de me rapprocher de la personne derrière la photo : je ne crois pas moi non plus que cette jeune femme a cherché à nous léguer une leçon de morale, pas plus que je ne la crois avoir porté le prénom de Luce. Et si je crois légitime de la taquiner un peu elle et son amie pour leurs prises, il ne faut certainement pas y voir de mesquinerie. Elles ont sincèrement un air de vedette.
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