3 Comments

  1. Allons maintenant voir,
    N’en déplaise à Ronsard,
    Ce qu’il advient de la tulipe.
    Janissaire conquérant, obsédant archétype
    Qui à la mesure des florins sonnants
    Fit tant danser les Flamands.
    Qu’advient-il, donc, de cette tulipe
    Une fois morte en principe,
    Flétrie par le commerce du soleil et du vent,
    Ses couleurs effacées par le temps,
    Les jours l’ayant ouverte jusqu’à l’éclatement?
    Oh! Elle s’altère, mais ne périt pas pour autant!
    À défaut de verte nouveauté, la voilà réinterprétée
    Par le truchement d’une nouvelle luminosité.
    Elle renoue avec l’arabesque,
    Se courbe, s’élance, s’envole presque
    En extase mystique, par l’anéantissement
    Elle se transforme en derviche tournoyant
    Et cède, étourdie, à l’autotulipomanie
    De l’éphémère devant l’infini.
    N’en déplaise à Ronsard:
    Le temps n’a pas comme effet de ternir la beauté,
    Pour autant que l’on veuille véritablement la trouver.

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    1. Elle n’a pas peu de chance, cette tulipe devenue narcisse. Vous êtes un derviche des mots; quel plaisir de suivre le développement d’une véritable bulle spéculative à partir de ces bulbes photographiques!

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